31.1.12

Amplifier le paysage

Michel Desvigne, en émule d'Olmsted (architecte-paysagiste américain, génie des structures de parcs) raconte comment "amplifier" des vallons pour donner une charpente à un grand territoire. Il dit aussi "inventer une géographie" (et quelquefois il part de pas grand chose) pour y "créer des situations". Talent rare, celui de se concentrer efficacement sur un espace, ses lignes de force, à partir de là imaginer un avenir lointain. Et puis, comme il faut agir vite, proposer des actions immédiates qui préparent cette vision future.
Lors du colloque organisé le 30 janvier pour son Grand Prix de l'urbanisme, il a décliné avec finesse son travail sur les échelles, de la rive droite bordelaise aux quartiers du plateau de Saclay, jusqu'au jardin provisoire de l'Île Seguin... Un lieu qu'Alexandre Chemetoff salue: "Il réouvre un espace de démocratie, qui permet d'imaginer à nouveau un avenir pour cet endroit. À l'évidence, les gens s'y sentent bien - parce qu'il est redevenu sans importance."
Quelques jolies idées dans cette rencontre :  
Michel Desvigne: "La plupart des traitements verts ne sont que des vulgarités commerciales. Et le corridors écologiques qui ne s'appuient pas sur une réalité du territoire sont sans avenir."
Jean-Louis Subileau : "Les plans d'urbanisme sont trop bien définis mais les maîtrises d'ouvrage pas assez - en général." 
Ariella Masboungi: "L'urbaniste est un optimiste qui regarde avec amitié des lieux épouvantables." 
Joan Busquets (prix spécial 2011) : "Ne pas penser la ville idéale mais, à partir de ce qui est, se demander ce qu'on peut y ajouter et en retrancher. Par exemple enlever des voitures et ajouter du végétal. Dans des villes comme Barcelone et Paris, il y a beaucoup à enlever."
Évidemment, beaucoup d'hommages rendus aux lauréats. Hommage à "l'élégance hésitante" de Michel Desvigne (Jean-Louis Subileau), à son  "langage simple qui nous change d'un intellectualisme baroque trop répandu" (Pierre Veltz). Émotion de Michel Corajoud. Et puis cet étrange satisfecit de Christine Binswanger, de l'agence Herzog & de Meuron : "Il ne se laisse pas séduire par la diversité" (normal de la part d'une architecte suisse?)

27.1.12

dentelle noire



"Infinity", installation de Chiharu Shiota, à la galerie Daniel Templon: intense moment de méditation, face à cette dentelle noire, toile finement tissée par l'artiste : trois jours de travail, avec son assistante, une maîtrise étonnante que montre un peu une vidéo sur le site de la galerie : http://www.youtube.com/watch?v=AovZ9ylxy-g
Il pourrait y avoir là une grande tristesse (d'ailleurs elle parle d'un incendie auquel elle a assisté dans son enfance) mais la manifestation de ces émotions signe aussi une si belle vitalité, une puissance - en quoi aussi elle est reliée à Louise Bourgeois.

8.1.12

c'est beau, l'hiver

La Baule, un après-midi de janvier. Il est possible d'oublier le front de mer, méchant fruit d'une politique immobilière juteuse, conduite dans les années 1970. Marcher sur le sable, disputer les coquillages aux oiseaux, attendre les chevaux (qui n'arriveront qu'à la nuit).

Photographier - avec en tête cette "collection" commencée sur la plage de Karekare, en Nouvelle-Zélande (http://frederiquedegravelaine.blogspot.com/2011/03/karekare-la-plage-du-piano.html).

Des plateaux de fruits de mer.


Et l'air frais, la lumière légère, la beauté de l'hiver.